Aujourd’hui de nombreuses femmes sont réticentes à l’idée de voyager seule ou de parcourir le monde en tant que femme. Insécurité, peur ou préjugés prennent parfois le dessus sur nos envies d’évasion. Pour y voir plus clair nous avons décidé d’aller à la rencontre de deux baroudeuses. Elles vous racontent.
Découvrir l’ailleurs. Aller à la rencontre de nouveaux paysages, de nouvelles cultures, de modes de vies différents du notre, c’est avant tout ça voyager.
Combien d’entre nous n’osent pas passer le cap de partir à l’autre bout du monde entre femmes ? Et pourtant c’est possible ! On s’est renseignées pour vous dans le but de vous donner toutes astuces à garder en tête pour voyager en tant que femme en toute sécurité.
Nous sommes allées à la rencontre de Kika et Laëtitia, deux femmes qui parcourent le monde ensemble depuis plus de 10 ans maintenant. Aujourd’hui, elles acceptent de témoigner de leurs expériences dans les quatre coins du monde.
Toutes les deux originaires de la banlieue parisienne, Kika, 61 ans, est éducatrice sportive et Laëtitia, 46 ans, est professeure des écoles spécialisée dans le handicap.
De quand date votre premier voyage à deux ?
« Le premier vrai gros voyage à l’étranger c’était aux États-Unis il y a 10 ans. On a fait New York et une partie de l’Ouest Américain. Depuis, on est allées en Espagne, au Portugal, en Angleterre, en Suisse, en Croatie, en Italie, en Bosnie, en Grèce, en Islande, au Canada, aux USA, au Mexique, au Cambodge, en Thaïlande et en Inde. »
Qu’est-ce qui vous attire dans le fait de voyager ?
« C’est sortir du quotidien. C’est découvrir d’autres pays, d’autres cultures, des paysages extraordinaires qu’on ne rencontre pas ici. C’est s’évader. »
Selon quels critères choisissez-vous vos destinations ?
« C’est un tout. Déjà, il y a les destinations dont on a toujours rêvé. C’est le côté rêve et utopie.
On regarde aussi la météo et les prix. Quand on voyage loin à l’étranger, on aime bien partir au moins un mois donc la question du budget se pose clairement.
Et après il y a des pays où on aimerait bien aller mais au niveau du contexte sécuritaire on a renoncé. Il y a des pays où on n’ira jamais parce qu’on craint pour la sécurité. »
Comment organisez-vous vos voyages ?
« Quand on ne connait pas du tout le pays, on regarde les circuits que proposent les agences. Ça nous donne une idée de tout ce qu’il y a à voir. On regarde tous types de circuits : des plus classiques à ceux qui proposent des escapades un peu différentes. A partir de là, on cherche les hôtels et une location de voiture. Ce qui est vraiment important c’est d’être libre. Quand tu as ton propre moyen de transport, ça t’offre une plus grande liberté et tu gagnes beaucoup de temps. »
En matière de sécurité, comment assurez-vous le bon déroulé de vos voyages ?
« Quand on part dans un pays étranger, c’est important de regarder les recommandations sur le site du gouvernement. Ça permet d’avoir des consignes de sécurité et de savoir où il ne faut pas aller.
Au Mexique par exemple, on a choisi d’aller uniquement dans le Yucatan. C’est un pays où il y a clairement des zones dangereuses. Mais que tu sois un homme ou une femme tu peux risquer ta vie.
En tant que femme, le choix des vêtements c’est aussi très important. Quand tu vas en Inde par exemple, tu ne dévoiles pas ta poitrine, tu ne dévoiles pas tes épaules, ni tes jambes. Tu évites d’y aller en short. C’est pour ça qu’il faut vraiment prendre le temps d’aller sur les forums et de regarder tous ces conseils-là avant de partir.
Le soir on ne trainait pas dans la rue non plus. Mais quand tu passes ta journée à visiter, le soir tu es fatiguée et tu es contente de rentrer à l’hôtel et de dormir.
Finalement niveau sécurité, l’Inde ça s’est très bien passé parce qu’on a respecté les codes vestimentaires du pays tout simplement.
Il faut juste être hyper vigilant. Mais en fait ce n’est pas qu’à l’étranger. Ici aussi, quand tu prends le métro tu dois faire attention. »
Des supers voyages au super van
Il y a quelques mois, Kika et Laëtitia ont acheté un van en commun pour se lancer dans l’expérience de l’itinérance. Leur prochain projet est de découvrir l’Italie en van.
Comment l’idée d’aménager votre propre van vous est-elle venue ?
« C’est surtout la liberté. On s’est dit qu’avoir un van nous permettait d’avoir plus de liberté. Si on veut partir sur un coup de tête pour un petit week-end on n’a pas besoin de réservation. Quand tu vas d’un point A à un point B, tu découvres beaucoup plus de choses en van qu’avec un autre moyen de transport. Tu prends plus le temps de découvrir. »
Comment aménage-t-on un van pour voyager ?
« On a eu la chance d’acheter un van dans lequel les parois étaient déjà recouvertes de bois. On a acheté des petites ventilations à accrocher sur les fenêtres avant car c’est important que l’air circule.
Il y avait des meubles montés dedans, on a tout enlevé. On a simplement repeint, on a posé des dalles au sol et pour les aménagements on a mis des petits filets qu’on a accroché sur les murs.
Comme on est nouvelles là-dedans, on ne voulait pas se lancer dans l’aménagement de meubles fixes. On ne sait pas encore vraiment ce qui va nous convenir. On a donc acheté 9 boites en plastique qui nous permettent de faire des sommiers sur lesquels on pose des matelas.
Si besoin on peut empiler les boites et avoir plus de place dans le van. On peut faire un canapé par exemple. On a plein de rangements, plein de place et c’est entièrement modulable.
C’est ce qui nous plait, c’est de pouvoir moduler l’intérieur en fonction de nos besoins.
Niveau hygiène, on a acheté une petite douchette et des petites toilettes sèches qu’on peut transporter. Il faudra qu’on teste mais pour l’instant on se tourne encore vers les campings. C’est quand même très appréciable de prendre une vraie douche le matin !
Et niveau sécurité, on a quand même une bombe lacrymogène chacune au cas où quelqu’un essaie de s’introduire dans le van. »
« Il ne faut pas hésiter à voyager, ça ouvre l’esprit »
Auriez-vous un message à faire passer aux jeunes femmes qui n’osent pas forcément passer le cap de voyager seules ?
« Avec tous les pays qu’on a fait globalement, nous n’avons pas été confrontées à plus de risques qu’en prenant le RER B. Où que tu ailles tu peux faire une mauvaise rencontre mais ça peut aussi bien t’arriver au bout de la rue qu’à l’autre bout du monde.
Il faut bien organiser les choses je pense. En se renseignant, il n’y a pas de problème. Il ne faut pas hésiter à voyager, ça ouvre l’esprit. »
Qu’en avez vous pensé ?
