Les régimes alimentaires alternatifs font beaucoup parler d’eux ces dernières années. On entend parler alors du végétarisme, du véganisme … Notre alimentation devient une priorité alors pourquoi vouloir à tout prix arrêter de manger de la viande ? est-ce vraiment si mauvais que cela ?
Au-delà de l’apport de protéines incontesté que la consommation de viande apporte, aujourd’hui nous comprenons que les enjeux sont pluriels et multi-factoriels.
Nous – à l’échelle planétaire – consommons trop de viandes et volailles. Aujourd’hui les français consomment 89 kg par personne de viande par an, ce qui est trois fois plus conséquent que leurs arrières grands-parents. Au niveau de la planète, ce sont quelques 65 milliards d’animaux qui sont abattus chaque année. Ainsi, la production de viande a été multipliée par 5 entre 1950 et 2000 (https://cooperationplanet.org/).
En 2013, nous atteignons alors les 309 millions de tonnes de production de viande. Ces quelques données suffisent déjà à prendre conscience de l’importance du sujet. Mais au-delà de cette croissance impressionnante, nous savons également aujourd’hui que l’élevage se veut toujours plus intensif, effréné et industrialisé. Creusons donc un peu plus pour comprendre les conséquences de cette vaste industrie.
Si nous débutons avec l’aspect écologique, nous pouvons donc assurer sans trop d’hésitation qu’aujourd’hui notre consommation de viande a de lourdes conséquences négatives sur notre planète et sur de nombreux aspects. Notons par exemple que pour produire 1 kg de bœuf, il faudrait l’équivalent d’une piscine de 15 500 Litres d’eau pour irriguer notamment les céréales et le fourrage. Et si vous voulez mettre en perspective cette donnée, la production d’1 kg de carottes nécessiterait 130 Litres d’eau. (cela donne approximativement la consommation de 1 379 500 Litres d’eau pour la quantité de viande consommée par un seul français et pour une seule année !!!)
Des rapports produits par les Nations Unis rappellent également que l’élevage est responsable de près de 15% des émissions de gaz à effet de serre !
Et évidemment, nous savons également que l’élevage a pour conséquence directe la déforestation, mais dans quelle proportion ? Pour répondre à la croissance exponentielle de la production de viande, il devient nécessaire de déboiser des millions d’hectares pour laisser place aux pâturages qui servent à nourrir les bêtes qui finiront dans nos assiettes. 70% des terres agricoles sont aujourd’hui destinées à nourrir les animaux qui se nourrissent de blé et de maïs, et non plus d’herbes. Ainsi (pour 1kg de viande, il faut entre 7 et 12 kg de céréales)
Rappelons également que l’élevage industriel est responsable de la pollution des eaux.
En effet, le nitrate, le phosphore et le rejet des pesticides et engrais sont déversés dans les eaux et se retrouvent donc dans les océans.
Et pour arriver à produire aussi vite, et d’aussi grandes quantités, les industriels ont recours malheureusement à la maltraitance animale, avec des bêtes enfermées toute leur vie dans des endroits exigus, menant une vie de plus en plus courte, et recevant des doses d’antibiotiques et d’hormones de croissance, pour gagner du temps et donc évidemment de l’argent. Cette cruauté est toujours largement répandue même si des efforts ont été faits suite aux alertes lancées par les organisations luttant contre la maltraitance animale.
Nous le comprenons bien, plus nous consommons, et plus nous détériorons notre planète, à des échelles incroyablement diverses et importantes.
Et au-delà de l’aspect écologique, ce n’est pas fini … notre santé aussi est attaquée par notre mode de consommation actuelle.
Evidemment, l’apport de protéines que la viande produit n’est pas sujet à débat ici.
Seulement quelle viande mange-t-on aujourd’hui en 2022 ? est-elle toujours aussi bonne ? de qualité ?
Ne négligeons pas le fait que 60% des agents pathogènes humaines (tels les bactéries, virus et parasites) sont d’origine animale et 75% des maladies animales émergentes peuvent contaminer les humains. La propagation de nouveaux pathogènes est largement favorisée et démultipliée en raison de l’élevage tel que nous le pratiquons aujourd’hui : animaux confinés, avec une variabilité génétique très pauvre, soumis à une croissance rapide sous antibiotiques et hormones de croissance. Donc veiller à manger de la viande saine est primordial pour notre santé. Mais comment peut-on s’en assurer aujourd’hui au milieu de cette croissance sans borne.
Mais manger uniquement de la viande saine en grande quantité n’est pas non plus conseillé. En effet, la surconsommation de viande (rouge) tend à augmenter le risque de maladies telles que le cancer du côlon ; les maladies cardio-vasculaires, l’obésité ou encore le diabète. Les scientifiques sont tous unanimes sur la corrélation entre surconsommation et risques médicaux. Selon l’OMS, chaque portion de 50 g de viande transformée consommée quotidiennement augmenterait de 18 % le risque de cancer colorectal.
Donc oui consommer trop de viande, nuit à la planète mais également à votre santé. Une fois ce constat dressé, que peut-on faire ?
Comment modifier nos comportements alimentaires largement dictés par une société qui nous pousse à consommer toujours plus et de plus en plus mal ?
Ne prenons pas peur, il est relativement simple de trouver des alternatives, et de continuer à préserver l’apport en protéines nécessaire à notre corps. Seulement, les protéines visées sont tout simplement végétales.
Délaissons les stéréotypes sur l’alimentation plus végétale et biologique, pour se concentrer sur les résultats.
Végétaliser son alimentation permet alors de varier les sources de vitamines, minéraux, et de fibres (légumes secs, légumes feuilles, céréales semi-complète ou complètes, oléagineux). Et les légumes secs ou légumineuses sont une source de protéines non négligeables ! Par exemple, une demi-tasse de haricots secs et quatre tasses de riz complet ont une teneur en protéines équivalente à… 500 g de steack !
Favoriser donc le quinoa, le sarrasin, les œufs, les produits laitiers, le tofu, les pois-chiches, la spiruline…associer les céréales et légumes secs, en bonne quantité.
Selon les chiffres de l’Anses un adulte a besoin de 0,83g/kg/j de protéines. Une personne de 60 kg devrait donc consommer entre 50g et 60g de protéines par jour. Pour donner un ordre d’idée donc : 100g de viande rouge contiennent 26g de protéines, et le thon en boîte 31g. parallèlement côté protéines végétales, 100g de spiruline contiennent 65g de protéines, 100g de beurre de cacahuètes contiennent 25g de protéines.
Les sources de protéines sont donc multiples. En adoptant une alimentation variée et plus végétalisée, nul risque d’avoir des carences ou des manques. Le tout réside donc dans l’équilibre et dans la variation des plats que vous cuisinerez.
En adoptant des gestes – certes nouveaux – mais simples, vous contribuerez à préserver notre planète et surtout votre santé.
Ayant de grands rêves depuis toute petite, j’ai le désir de découvrir le monde et j’ai choisi de n’en voir que ses bons côtés.
Championne de l’organisation et des to-do list, accompagné d’un bon grain de folie, j’ai pour ambition de démontrer que la femme musulmane est avant tout une femme, et a toute sa place dans notre société.
Un travail d’investigation de haute qualité et des conseils très utiles pour notre quotidien. Merci Souh pour cet article très intéressant 😊 Radius