Elle est l’un des fers de lance de la Nupes, Rachel Kéké, femme de chambre, est arrivée en tête avec 50,3 % des voix, contre l’ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu au second tour des élections législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.
Rachel Kéké a remporté la victoire pour la Nupes dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Une victoire d’autant plus symbolique que Rachel Kéké est loin de venir du monde de la politique et est la première femme de chambre élue députée à l’Assemblée nationale.
Porte-parole de la longue grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, elle finit par obtenir gain de cause après deux années de combat, Rachel Kéké veut faire entendre la voix des travailleurs « invisibles » à l’Assemblée.
Un engagement fort
Âgée de 47 ans et issue d’un milieu peu conventionnel dans le monde de la politique, Rachel Kéké, Franco-Ivoirienne et sans doute la plus emblématique des figures issues des luttes syndicales et associatives qui se présentaient cette année aux élections législatives.
En tant que militante CGT, elle a porté la grève de l’hôtel Ibis Batignolles durant 22 mois avec d’autres employées pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage. Elle s’est très vite affirmée comme représentante de ses collègues.
Elle a décrit à l’AFP les difficultés physiques et les maux que rencontrent les femmes de chambre au travail :
“C’est un métier qui détruit le corps. Il y a des syndromes du canal carpien, des tendinites, des maux de dos…”
Au début de sa campagne, elle continuait à travailler dans cet hôtel avant de prendre congé afin de se consacrer entièrement aux législatives.
Une femme du peuple en politique
Rachel Kéké est née en 1974 à Abobo, une commune au nord d’ Abidjan en Côte d’Ivoire, d’une mère vendeuse de vêtements et d’un père conducteur d’autobus. Quand elle a 12 ans, sa mère décède, la jeune Rachel se retrouve alors en charge de ses frères et sœurs.
Elle arrive en France en 2000 et commence à travailler dans la coiffure avant de commencer l’hôtellerie. Néanmoins, son parcours n’est pas de tout repos, elle déménage beaucoup, alternant entre les squats et les appartements de ses amis en banlieue parisienne, avant de trouver un logement fixe grâce au Droit du Logement. Elle est naturalisée française depuis 2015 et habite à présent les Sorbiers, une cité de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne où elle a lancé sa campagne législative.
De par son statut et son milieu, son manque de formation a pu lui être rapporté, d’autant plus qu’elle n’a pas non plus de connaissance en politique. Cependant, force est de constater que cela plaît aux électeurs du Val-de-Marne qui ont décidé de lui faire confiance pour ces cinq prochaines années, sans doute car elle est plus proche d’eux et de la vie réelle.
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