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Congé menstruel, des entreprises françaises passent le cap

Congé menstruel, des entreprises françaises passent le cap

produits hygiéniques

Depuis quelques mois, l’intégration d’un congé menstruel dans le Code du travail fait débat en France. De nombreuses femmes souffrent de douleurs de règles qui impactent leur efficacité au travail. Face à cette réalité, quelques entreprises françaises ont passé le cap. On vous en parle.

Le congé menstruel, c’est quoi ?

Les symptômes liés aux menstruations varient d’une personne à l’autre. Certaines femmes traversent leur cycle mensuel sans problème, mais d’autres ressentent toute une série d’effets secondaires pénibles. Il s’agit souvent de crampes, de maux de dos et de migraines. Face à cette réalité longtemps restée tabou, l’instauration d’un congé menstruel fait de plus en plus débat.

Cette initiative permettrait aux employées qui éprouvent des symptômes douloureux liés aux menstruations ou à la ménopause de travailler à distance et de bénéficier d’un certain nombre de jours de congés payés par an, en plus des congés payés ou des congés maladie imposés par le code du travail.

En France, deux entreprises ont déjà passé le cap. L’année dernière, la société coopérative La collective, spécialisée dans le démarchage pour ONG, est devenue la première entreprise française à proposer un congé menstruel. Et depuis le début du mois de mars, la start-up Louis, basée à Labège dans l’agglomération toulousaine, donne la possibilité à ses huit salariées de prendre un jour de congé supplémentaire par mois, si elles le souhaitent, lorsqu’elles ont leurs règles.

Source @lequipelouis

Déjà une réalité dans d’autre pays

Le congé menstruel existe sous diverses formes dans le monde depuis au moins un siècle : l’Union soviétique a introduit une politique nationale en 1922, le Japon en 1947 et l’Indonésie en 1948. En occident, l’Espagne est devenu le premier pays à proposer un congé menstruel aux femmes. Le projet de loi comprend d’autres réformes telles que l’obligation pour les écoles de fournir des serviettes hygiéniques aux filles qui en ont besoin, la gratuité des serviettes et des tampons pour les femmes en situation sociale marginalisée et la suppression de la TVA de leur prix de vente.

Malgré leurs règles douloureuses, la plupart des femmes essaient de persévérer et d’aller travailler. C’est souvent parce qu’elles hésitent à révéler les symptômes liés aux menstruations à leurs supérieurs, de peur d’être stigmatisées ou perçues comme moins productives. Pourtant, une étude de l’institut YouGov prouve que 62 % des Français (hommes et femmes confondus) pensent que les règles peuvent entraver le travail des femmes.

Selon une enquête menée en 2021 par l’ ONG de défense des droits des femmes Victorian Women’s Trust, 70 % des femmes ne se sentent pas à l’aise pour parler à leurs managers de la manière dont ils pourraient s’adapter à leurs symptômes de la ménopause (qui incluent souvent des règles abondantes). 83 % d’entre elles ont déclaré que leur travail en était affecté.

Une initiative soutenue par l’opinion publique

Aujourd’hui, de nombreuses personnes approuvent l’idée d’un congé menstruel. Un sondage Ifop paru en mars 2021 et mené auprès d’un échantillon de femmes âgées de 15 à 49 ans, révéle que 68 % des femmes seraient plutôt ou tout à fait favorables à la mise en place de ce congé menstruel.

En pratique : les avantages et les inconvénients

Dans les faits, ce congé permettrait une nette amélioration du bien-être des femmes au travail. Adieu la charge mentale liée aux déconvenues hygiéniques sur le lieu de travail. Adieu la poker face que nous avons toutes dû faire quand une crampe survient en pleine conversation professionnelle.

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Au-delà de ça, la journée de congé menstruel permettrait également aux femmes de récupérer et de se reposer une journée au lieu d’accumuler la fatigue liée aux règles sur plusieurs jours. Un gain de productivité non négligeable !

Enfin, lever le tabou autour des règles serait un bon moyen pour les entreprises de créer une atmosphère de travail plus sereine.

Néanmoins, certaines voix s’élèvent contre l’idée d’un congé menstruel. En cause : la crainte d’une stigmatisation et d’une exclusion des femmes dans le monde du travail. Ce congé qui s’ajouterait à un potentiel congé maternité pourrait être responsable de nouvelles discriminations à l’égard des femmes.

Toujours est-il que l’idée d’un congé qui puisse s’adapter à un besoin physiologique est un progrès incontestable. En dehors du congé menstruel, il existe différentes solutions pour aider les femmes à gérer les problématiques liées au travail en période de règles : télétravail, horaires flexibles, espace de repos, … Tout reste à faire.

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